Bienvenue dans le journal de mon journal — ceci est le premier épisode du récit hilarant de mes tentatives pour m’organiser en tant que personne bizarre et libérer de l’espace mental pour voguer plus vite vers de nouveaux projets sidérants.
Pour commencer, je me suis dit que ce serait fun de vous montrer une photo de mon BuJo. D’un point de vue un peu ironique, mais aussi, parce que je suis contente d’être en automne. C’est une saison très productive pour moi, mais pour une raison que j’ignore, elle ne peut pas vraiment démarrer tant que le temps de ch**ttes n’a pas commencé, au moins partiellement.
C’est donc avec un grand, immense soulagement qu’après 3 semaines (au demeurant très agréables) de temps à short & à terrasses, mon ADN d’Allemande du Nord retrouve enfin ses repères et que le temps se remet en route.
Pour en revenir au BuJo, un mot de contexte très honnête. Mon intention n’est pas d’émuler les journaux magnifiques que je vois passer sur Insta (clairement). Cette expérimentation naît d’un désir réel et sincère de m’organiser. Ceux qui me connaissent bien savent que cette entreprise est vouée à l’échec. Mais ça ne m’empêche pas de m’obstiner. Là, récemment, j’ai vu une photo du BuJo d’Amanda Palmer, qui bien sûr gère une équipe, des contraintes, une complexité et globalement un business douze millions de fois plus importants que les miens, mais c’est toujours mieux de s’inspirer des meilleurs, hein.
Je suis d’accord pour dire qu’un.e artiste peut/doit être un.e business(wo)man et que ça passe par une meilleure visibilité de son temps et de ses objectifs. Si cette idée vous défrise, je pense qu’il vaut mieux que vous arrêtiez de lire ici car nous allons basculer dans une dimension qui risque de ne pas vous plaire.
Bref, j’ai décidé de trouver la formule d’organisation qui marche pour moi. Attention les yeux.
Pour la première tentative de calendrier / to do, j’ai tenté quelque chose de basique, avec pour chaque jour de la semaine, un carré pour mettre si j’ai bougé mes fesses (vu que j’essaye de survivre à mon taf), un quadrant de cercle pour noter mes accomplissements créatifs (genre le nombre de mots écrits), et sur la page de droite, une to-do des trucs à ne pas oublier (qui a vite tourné à Hiroshima).
La photo atteste du résultat. L’objectif n’étant pas de produire une œuvre d’art, on ne peut pas parler d’échec cuisant. C’est plus compliqué.
Je crois que mon problème, c’est que je mélange les objectifs et les résultats (je sais, c’est un vrai souci). Je ne veux pas oublier des trucs importants, mais en fait, c’est parfois plus utile pour moi de tenir une liste des tâches effectivement accomplies que des choses que j’ai eu l’intention de faire. En fait, je suis comme mon personnage de la Tante Cloclo dans les aventures d’Alex & Camille, je me mélange le passé, le présent et les futurs possibles. Pour une journée, j’ai des objectifs concrets, sur lesquels la plupart du temps je m’assieds pour me concentrer sur autre chose de manière apparemment aléatoire. Il me faut une double, voire une triple comptabilité.
La leçon de la semaine c’est que je vais avoir besoin de davantage de rubriques quotidiennes :
L’IDEAL
> les objectifs principaux, ce à quoi je voudrais idéalement dédier la journée
L’URGENT NON NEGOTIABLE
> les trucs à ne pas oublier (duh), aller chercher qui qui et qui au foot à quelle heure et acheter du dentifrice et payer la designer et appeler l’urssaf et ranger tel truc.
LE TEMPS REEL
> comment je me suis comportée face à mes différents challenges en cours (d’écriture, de sport etc.).
> à quels délires j’ai effectivement employé mon temps
LES RESULTATS
> ce que j’ai produit, parce qu’avec un sens des priorités aussi foutraques, j’ai absolument besoin de reconnaître les succès et de me rendre compte que j’abats un travail monstrueux. Même si ce n’est pas le travail que j’avais décidé de faire.
Par exemple, hier je devais corriger un manuscrit et écrire deux chapitres d’un truc, et au lieu de ça j’ai écrit une nouvelle en anglais qui n’avait rien à voir, et pondu un site web complet avec une boucle d’automatisation vers une mailing list. Mais je n’ai oublié aucun des garçons au foot et le canapé est bien parti aux encombrants. Les trucs urgents, je m’en souviens, c’est déjà ça.
*
Bref. En conclusion, la semaine prochaine, je vais noter tout ça (je pense que j’aurais dû prendre un BuJo A3 finalement), et après je déciderai si je veux vivre dans le passé, le présent ou le futur, ou si je veux arrêter les agendas et les to-do à tout jamais. Stay tuned pour d’autres aventures extraordinaires. Si vous êtes comme moi, bon courage.