En tant qu’auteurs indépendants, nous faisons beaucoup de choses nous-mêmes. Le formatage de nos livres, leur promotion sont entre nos mains. Mais il y a deux postes sur lesquels il vaut peut-être mieux investir. D’abord la correction des textes, si vous êtes sujets aux fautes d’orthographe. Et tout de suite après, les couvertures.
Une couverture de qualité professionnelle vous permettra d’attirer l’œil et de vous démarquer. Cela sous-entend (pour l’écrasante majorité d’entre nous) travailler avec un graphiste.
Travailler avec un graphiste ?
Oui. Soyez forts. Vous allez y arriver. Ils sont terrifiants, mais pas vraiment méchants 🙂
La semaine dernière, lors de la convention d’auteurs indépendants à laquelle j’ai assisté à Las Vegas (20booksto50K), un panel de graphistes s’est réuni pour éduquer sur la question une assemblée d’auteurs déboussolés. Voici en quelques mots les enseignements clefs de cette discussion.
Qu’est-ce qui fait une bonne couverture ?
- Vous l’aimez. Elle vous PLAÎT. (C’est quand même mieux 🙂 c’est votre livre, votre couv’, et la vie est trop courte !!)
- Le visuel se caractérise par de bons contrastes, en couleurs ET en noir-blanc-niveaux de gris.
- La couverture (essentiel pour les ebooks) est suffisament simple pour rester lisible même au format timbre poste.
- Notamment, le titre est lisible.
- On voit au premier coup d’oeil de quoi il est question dans le livre, et
- Le genre d’appartenance du livre est lui aussi évident.
Quel designer choisir ?
- Une personne dont vous appréciez le travail. Regardez son book.
- Il vaut mieux faire appel à un graphiste professionnel qui est déjà rompu à l’exercice de création de couvertures de livres en général et d’ebooks en particulier. Et qui travaille dans votre genre. Les codes de genre sont particulièrement marqués sur les couvertures ET ils évoluent au gré de modes qui sont parfois étranges (c’est plus vrai aux USA qu’en France où le marché est un peu moins mature).
- Quelqu’un avec qui vous vous entendez bien et avec qui vous arrivez à communiquer facilement. Si vous ne vous comprenez pas, ce n’est pas la peine de vous obstiner à essayer de faire marcher une relation qui ne fonctionne pas. Et ce n’est pas grave. Les graphistes sont des artistes comme nous, les atomes crochus sont importants pour bien travailler ensemble. Ils sont d’accord avec nous sur ce point.
Ce que les graphistes attendent de nous, les auteurs
- Il vaut mieux avoir un bonne idée de ce que vous voulez, et l’exprimer de manière claire dans un brief créatif tout en donnant les informations de base sur votre livre (genre, description des personnages principaux, résumé, ton, éléments visuels essentiels que vous souhaitez retrouver sur la couverture — en plus bien sûr des éléments de texte devant y figurer, le titre, le nom de l’auteur, le nom de la série, la tagline et le pitch pour la 4e de couv’ si vous faites un livre papier).
- Si vous ne savez pas ce que vous voulez, ça peut fonctionner aussi. Les graphistes du panel s’accordaient à dire que les pires clients sont ceux qui changent d’avis toutes les deux minutes.
- Si vous pouvez indiquer un passage de votre livre qui est pertinent d’un point de vue visuel, c’est un plus.
- Si vous avez des exemples de couvertures que vous voulez donner en référence, ou même des éléments de mood board, faites-le. Il est plus facile d’échanger sur les visuels avec des visuels qu’avec des mots.
- De manière générale, il faut COMMUNIQUER le plus possible, surtout lorsque l’on travaille à distance, par mail, voire avec un décalage horaire.
Problème de budget ? Les questions d’argent.
Les couvertures réalisées par des professionnels ne sont pas toutes excessivement chères. Des professionnels installés outre-Atlantique vous feront payer 150 à 300 dollars pour une couverture, mais vous pouvez aussi chercher des artistes plus près de chez vous (avantage s’ils parlent la même langue que vous) ou dans d’autres pays. Les graphistes débutants pratiquent généralement des tarifs plus accessibles, à vous de dénicher la perle rare. Les illustrations sont plus chères (les couvs de fantasy ou de space opera sont plus onéreuses que les autres pour cette raison).
Attention au plagiat d’illustrations. Si vous payez 25 euros pour une illustration, c’est peut-être qu’il y a un problème. Si c’est une copie, vous ne pourrez pas l’utiliser.
Ne vous étonnez pas, en revanche, de retrouver le même modèle (ou la même photo) sur plusieurs couvertures. Ce n’est pas du plagiat. A moins de pouvoir vous-même faire réaliser un photoshoot, il faudra vous contenter de photos provenant de sites de stock, et ceux-ci licencient des droits non exclusifs. Tournez-vous vers de plus petits sites de stock, ou embauchez un photographe et un modèle local si vous tenez à obtenir quelque chose de vraiment unique.
Les couvertures premades (prêt-à-porter vs sur mesure) sont aussi une bonne source de visuels à prix réduit. Les graphistes en font pour s’amuser, pour s’entraîner, ou comme produit d’appel. Certaines sont très bonnes. La couverture du troisième tome de ma série Mona Harker est une premade, c’est par son intermédiaire que j’ai rencontré ma cover artist. Ensuite, je lui ai demandé de réaliser deux autres couvertures pour compléter la série. C’est très commun.
Le seul problème avec les premades c’est la tentation. Les couvertures séduisantes s’entassent dans les tiroirs de votre ordinateur et ensuite il faut écrire les histoires qui correspondent 🙂
Et vous, avez-vous déjà trouvé le/la/les graphiste(s) avec qui vous faites la paire ?