Aujourd’hui, j’ai 47 ans. Et j’ai 7 ans en âge d’édition (c’est pas que l’édition fasse vieillir plus vite, c’est juste que j’ai commencé le jour de mes 40 ans).
J’ai du mal à y croire, mais ça fait déjà 7 ans aujourd’hui que j’ai « appuyé sur le bouton » pour la première fois. À ce moment-là, Charlotte Munich (le nom de plume) n’existait pas encore, au début j’étais une autrice de romance, Eleonore Marco.
Bien sûr Eleonore Marco avait beaucoup de fantastique dans sa romance en 2016. Je pense que mon ADN c’est d’écrire de la romance paranormale de toute façon. À mon avis c’est le genre le plus fun du monde, il y a tout dedans, l’amour, la magie, l’action, la baston, on peut y mettre des histoires de détective…
Bref, je m’emballe 🙂
Il y a 7 ans, à la veille de mes 40 ans, j’ai décidé d’être une autrice autoéditée pour de vrai et j’ai publié un roman sous le nom de plume Eleonore Marco. Ça reste un des trucs les plus décoiffants et merveilleux que j’aie faits de ma vie. Ça a été le début d’une merveilleuse aventure qui durera, je l’espère, jusqu’à mon dernier jour.
7 ans : ce n’est pas beaucoup mais c’est quand même c’est l’âge de raison, pas vrai ? Bientôt mon écriture devrait développer un paratonnerre, s’immuniser contre la foudre et déployer ses ailes grandes et belles comme Dita dans Sorcières & Chasseurs.
Heh. En réalité, 7 ans c’est bien pour écrire un ou deux livres, apprendre une ou deux choses, pas tout à fait suffisant pour perdre toutes ses mauvaises habitudes. Mais je peux quand même faire un point d’étape et essayer de récapituler, dans les grandes lignes, ce que j’ai fait & appris.
Combien de livres ? On me le demande assez régulièrement et je ne sais jamais quoi dire. Clairement je fais partie des prolifiques, des workoholiques et des chaotiques. J’assume mais il va peut-être me falloir encore 7 ans pour trouver un moyen de mettre de l’ordre dans tout ça.
Si je fais la liste au 8 mai 2023 :
Dans les boutiques
Sous le nom de plume Charlotte Munich, par série
Sorcières & Chasseurs (dont j’ai récupéré les droits récemment, il va y avoir un Ulule dans 5 minutes pour une éidition papier qui biche) – 4 romans
Mages de la rue Monge – 7 livres
Mona Harker, dans l’univers Vegas Paranormal que je partage avec C.C. Mahon – 4 livres sur 6 prévus
Terribili (les gargouilles de la Ville Lumière) – 5 livres sur 6 prévus
La sorcière du Temps, 1 tome pour l’instant
Les histoires d’Halloween (7 histoires d’Halloween, Magies grises, A la vie, à la mort, etc.)
Et 5 livres écrits en anglais, que je dois encore retraduire en français, dans 3 univers différents.
+ Hybris (un roman de SF)
Sous le nom de plume Eleonore Marco
Les âmes enchaînées (Obsession & Possession)
+ de la romance contemporaine new adult :
Trio (une romance MMF en 3 épisodes)
Un homme facile (amant anonyme)
Aucun autre ennemi que toi (enemies to lovers)
Nos amours maudites (coup de foudre et héritage familial)
Douce imposture de Noël (fausse petite amie de Noël)
Sous le nom de plume Orsolina Bach
2 romans dictés pour le fun en me promenant dans les bois, dans une série que je devrais peut-être quand même terminer aussi et rapatrier dans mon catalogue officiel, ce serait logique. (Lucie la rouge, des vampires).
J’essaye de mettre les nouvelles en français dans des recueils d’Halloween pour simplifier mais je ne les compte pas individuellement, sinon on ne va pas s’en sortir. Je ne recompte pas non plus les recueils en collaboration (Trois fois deux, avec Tamara Balliana et Marion Olharan; Les orageuses avec les Plumes de l’imaginaire). Je ne compte pas non plus les intégrales diverses et variées.
Au final je crois que ça fait 39 romans longs et courts & recueils importants publiés. Mais ‘seulement’ 30 romans sous le nom de plume Charlotte Munich. Dont 25 en français.
mais
Dans mes tiroirs, il y a encore beaucoup trop d’histoires terminées et inédites (8 romans et novellas, et de quoi faire environ 6 recueils de nouvelles, je pense)
1 livre d’UF à Paris avec des dieux grecs qui doit sortir fin août, parce que marre à la fin.
5 livres dans un nouvel univers paranormal un peu déjanté avec des loups garous et où les vampires « n’existent pas » (mon œil, LOL).
1 roman en anglais inédit (c’est le début d’une série de romances hyper fun, mais je dois le traduire sinon ça vous fait une belle jambe)
La première suite d’Anéance (cf. 7 histoires d’Halloween)
Il y a aussi environ 25-30 nouvelles de 3 à 12 000 mots voire plus en anglais pour Charlotte Munich, yikes, ça me donne le tournis rien que de penser à toutes les couvertures que je dois encore produire oO
Et là, j’écris le tome 6 de Terribili et une romance de Noël pour la fin de l’année.
Vous voyez pourquoi c’est impossible de compter ? Beaucoup moins vain comme entreprise, la liste de
Ce que j’ai appris en 7 ans (version synthétique)
1. Mes lecteurices dépotent complètement. Ça me fait encore tout drôle à chaque fois qu’une de ces personnes étonnantes et intelligentes (=vous), qui vivent dans le monde entier et font des trucs de dingue, investit dans une de mes histoires : son argent, mais aussi son temps, ses émotions. C’est le privilège le plus magique qui soit, d’avoir la chance de distraire, de faire rêver quelqu’un, de l’aider à s’évader ou de le/a faire pleurer (dans le bon sens du terme).
2. L’écriture de fiction est le métier de ma vie, et je suis infiniment reconnaissante envers toutes les personnes qui me permettent de l’exercer. Mes lecteurices, ma famille qui me soutient par tous les moyens possibles et imaginables, et les ami.es auteurices avec qui je pourrais geeker, raconter des bêtises et parler boutique jusqu’au bout de la nuit.
3. Clairement, je privilégie l’écriture sur tous les autres aspects de mon métier, souvent au détriment de mes revenus (et de votre patience). Mais j’essaye tous les jours de rectifier le tir, et c’est un job à plein temps aussi. Autrice, c’est un métier avec 2 ou 3 pleins temps en 1. Il y a cette histoire de changement de casquette que je ne maîtrise toujours pas très bien. L’équilibre est difficile à trouver, donc il faut probablement prendre son parti du déséquilibre que l’on préfère. Comme je deviens désagréable quand je ne peux pas écrire pendant quelques jours, le choix est plutôt clair pour moi. C’est ma respiration, mon automédication et ma méditation.
4. Je crois que je peux arrêter de faire semblant d’être normale. Déjà, « normal » ça n’existe pas. Ensuite, même si ça existait, ça ne serait pas moi. Je ne rends pas service aux gens en faisant semblant de cadrer avec le paysage.
5. Prendre du plaisir à écrire est LA condition sine qua non de la longévité dans ce métier. Mais dommage, c’est un de ces conseils qui ne fonctionnent que sur les personnes qui sont déjà convaincues.
Pourquoi c’est important ? parce que les canaux de distribution, les goûts et les genres, les algorithmes, et tout le reste vont et viennent en permanence. Rien n’est certain et c’est dangereux de l’oublier. La seule chose qui ne dépend que de l’auteur, c’est son propre chemin d’artiste (et d’éditeur aussi), et l’amusement profond, parfois même sacré, qu’iel en tire.
C’est cheesy de dire ça et ça jure autant avec les oriflammes de la révolution indie (écrire pour le marché et rafler la mise sur Amazon) qu’avec les poncifs de l’artisme maudit (il faut souffrir pour chaque ligne). Tant pis.
6. Il n’y a pas de qualité importante en-dehors de la gentillesse, qui est le seul superpouvoir cosmique.
Voilà, je crois que c’est l’essentiel. Bien sûr, j’ai aussi acquis une foule de petits réflexes de survie et de savoir-faire narratifs, techniques ou opérationnels, de l’écriture de roman et de la mise en page à la création de couvertures et à la rédaction de pitchs en passant par la création de sites webs et l’étude du droit de l’innovation etc etc etc. J’adore ce métier qui me permet chaque jour d’apprendre des choses nouvelles.
En fin de compte, je n’ai pas complètement chômé en 7 ans. Tout ce que j’espère maintenant, c’est pouvoir continuer encore longtemps !
Bravo pour votre parcours, j’aime beaucoup vos livres.
Merci pour votre petit mot, c’est gentil et ça me donne du coeur à l’ouvrage en ce lundi matin 🙂